L’interview de Maryvonne Rebillard

Maryvonne Rebillard est une auteure réputée et fidèle de notre bibliothèque, qui adore les sorcières, les fantômes, les super héros et les extraterrestres ! Elle nous a fait confiance dès les débuts de Lire-Lire. Nous la remercions encore !  Il était temps de la rencontrer pour que tu apprennes à mieux la connaître et percer à jour les mystères de la création de ses livres …


Voici les histoires préférées de Maryvonne que tu trouveras dans Lire-Lire :

Le secret de la vieille école
Vacances fantômes
Le billet porte-bonheur
 
Prisonnière !
Une surprise dans mes céréales
 

Vouliez-vous devenir écrivaine quand vous étiez petite ?

Maryvonne Rebillard : Dans mes jeux de petite fille, j'ai toujours aimé inventer des histoires. Et j'étais très impatiente d'entrer au CP pour apprendre à lire et à écrire. Pour moi, c'était un peu comme acquérir un super pouvoir !

Au collège, j'ai commencé à écrire des poèmes et des textes courts. C'est là que j'ai réellement commencé à rêver de devenir auteure. Je ne savais pas si ce serait possible, mais j'avais la conviction que c'était ce que je devais faire, ce que j'avais de mieux à faire.

Qu'est-ce qui vous a donné envie d'écrire des livres ?

M.R. : D'abord le fait d'adorer lire moi-même. C'est un plaisir qui m'a accompagnée dès l'enfance et j'ai eu envie d'offrir à mon tour ce bonheur à d'autres. Leur permettre de vivre des aventures extraordinaires, de rencontrer des personnages qu'on ne rencontre pas dans la vraie vie.

Et mon imagination débordante a trouvé dans l'écriture la voie idéale pour s'exprimer et s'épanouir !

Pourquoi êtes-vous devenue écrivaine pour la jeunesse ?

M.R. : C'est en grande partie grâce à mes filles, qui m'ont inspiré mes premiers contes et histoires pour les enfants. Parfois, je crois que j'écris aussi les récits que j'aurais aimé lire étant enfant.

Écrivez-vous aussi pour les grands et si oui quelle est la différence ?

M.R. : J'ai plusieurs projets de romans pour adultes dans mes tiroirs. J'ai d'ailleurs écrit des nouvelles destinées aux « grands » lorsque j’étais plus jeune. Certaines ont été primées dans des concours.

Mais clairement, je préfère écrire pour les enfants et les ados ! Je me sens bien dans cet univers-là. Je m'y amuse énormément, ne m'y ennuie jamais. Tout y devient possible. Je trouve qu'il y a beaucoup plus de diversité, de fantaisie et de sensibilité que dans la littérature adulte.

Quels sont les bons et les mauvais côtés du métier d'auteure pour la jeunesse ?

M.R. : C'est un métier qui permet de laisser libre cours à son imagination, d'apporter du bonheur à ses lecteurs, de leur procurer toutes sortes d'émotions (et de les vivre moi-même la première en écrivant). Créer apporte beaucoup de satisfactions. Dans ce travail, la routine n'existe pas et on est plus ou moins libre d'organiser son planning comme on le souhaite.

Mais c'est aussi un métier très prenant, où l'on ne compte pas son temps. Il demande en outre beaucoup de discipline, d'organisation, de rigueur, de concentration et de persévérance. Il faut souvent des années avant de parvenir à être publié. On ne peut jamais être certain à cent pour cent que son travail séduira un éditeur et deviendra un livre. 

Vous souvenez-vous de vos lectures préférées lorsque vous étiez enfant ?

M.R. : Oui, parfaitement ! D'abord des albums illustrés, des contes classiques (j'ai adoré La princesse au petit pois, Le vilain petit canard, Le Chat Botté, et pleuré toutes les larmes de mon corps en lisant La petite fille aux allumettes).

Ensuite les livres de la Bibliothèque Rose, puis de la Bibliothèque Verte. J'ai dévoré les romans de mystères, d'enquêtes. En particulier les séries du Club des Cinq et de Alice détective.

Lisiez-vous beaucoup lorsque vous étiez petite ?

M.R. : Oui ! Je n'avais qu'une grande sœur, qui était en internat toute la semaine, j'habitais dans un tout petit village. J'ai donc connu une enfance assez solitaire. Il se passait des choses bien plus palpitantes dans les livres et ils me permettaient de m'évader. Les héros de romans devenaient mes amis.

Est-ce qu'il y a des livres que vous avez écrits et que vous n'aimez plus ?

M.R. : Non, car je les ai tous écrits avec le même enthousiasme et le même soin. Quelquefois, il m'arrive de me dire en les relisant : « Là, j'aurais dû plutôt utiliser tel ou tel mot, tourner cette phrase autrement... ».

Est-ce que vous avez un livre préféré parmi ceux que vous avez écrits ? Quel est son titre ?

M.R. : Me demander s'il y a l'un de mes livres que je préfère, c'est un peu comme me demander lequel de mes enfants j'aime le plus ! Impossible donc de répondre.

Mais il y a plusieurs histoires que j'ai particulièrement aimé écrire : Vacances fantômes, Prisonnière !, Le billet porte-bonheur, Une surprise dans mes céréales, Le secret de la vieille école

Où trouvez-vous généralement vos idées d'histoires ?

M.R. : Elles viennent très facilement, même quand je ne m'y attends pas du tout ! Un reportage à la télé, une rencontre, une conversation surprise dans la rue, un événement vécu par une personne de mon entourage, un fait divers... Tout peut déclencher en moi l'envie irrésistible d'en faire une histoire. L'imaginaire vient alors s'ajouter à la réalité. Dans ma tête, cela commence souvent par un «et si...».

Mais avoir des idées ne suffit pas pour écrire un livre. Il ne s'agit que d'un possible point de départ. Il faut ensuite construire le récit, créer des personnages (avec leur apparence, leur caractère, leurs sentiments), imaginer les lieux où vont se dérouler les faits, éventuellement une époque (passée ou future)...

Comment réagissent vos proches s'ils se retrouvent dans vos livres ? Avez-vous un exemple à nous raconter ?

M.R. : Il m'arrive de prendre des traits de caractère appartenant à des personnes que je connais, des événements qu'ils ont pu traverser, mais la réalité est toujours transformée. Mes proches ne se retrouvent jamais exactement eux-mêmes dans ce que j'écris. Mais mes filles ont toujours été ravies d'y retrouver des clins d'œil à ce qu'elles vivaient.

Où écrivez-vous ? À quel moment de la journée ? Avez-vous des rituels particuliers avant de vous mettre au travail ?

M.R. : J'écris la plupart du temps chez moi, dans mon bureau (un petit cocon aux murs recouverts de dessins d'enfants et de jolies citations sur l'écriture et la création). Lorsqu'il fait trop beau pour rester enfermée, il m'arrive aussi d'aller travailler à l'extérieur, en pleine nature, dans des endroits que j'aime, qui m'inspirent et où je me sens bien.

J'écris surtout le matin et en fin d'après-midi. Je parle là du temps où je suis physiquement devant mon cahier ou mon ordinateur. Mais l'histoire sur laquelle je travaille ne quitte jamais vraiment mon esprit et à tout moment, même la nuit, peut surgir une phrase ou une idée qui apportera un plus à mon récit !

Chaque matin, avant de me mettre au travail, je note dans un petit carnet ce qu'il s'est passé la veille (le temps qu'il a fait, les personnes que j'ai pu croiser, les faits marquants dans l'actualité...). Cela m'aide vraiment à me concentrer et à me plonger dans l'écriture.

Vous arrive-t-il de commencer un livre et d'abandonner en cours de route ?

M.R. : Très rarement. C'est presque toujours un abandon provisoire, parce que je sens que quelque chose ne va pas, ou parce que je m'aperçois que mon récit n'est pas aussi intéressant que ce que j'avais imaginé. Je peux me remettre à l'écriture d'une histoire très longtemps après l'avoir commencée et puis laissée de côté (plusieurs années !), avec un nouvel élan, parce que j'ai trouvé ce qu'il lui manquait, comment la rendre plus intéressante, convaincante, ou ajouter du suspense, par exemple.

Quel genre d'histoires préférez-vous écrire ?

M.R. : Tous les genres me plaisent et me tentent, à part peut-être le récit historique. Policier, magie, humour... En fait, j'aime varier et passer d'un genre à l'autre. Avec une petite préférence pour les histoires où le fantastique surgit sans prévenir dans la vie quotidienne, qu'il vient bousculer et compliquer à souhait ! Quel que soit le genre de mon roman, il y est très souvent question d'amitié.

Connaissez-vous la fin de l'histoire lorsque vous la commencez ?

M.R. : Oui, quand je me lance dans une nouvelle histoire, j'ai toujours en tête le plan complet : le début, le déroulement, les différents rebondissements, la fin. J'ai besoin de savoir où je vais. Je connais une fin possible, tout en sachant et en acceptant qu'elle peut tout à fait changer en cours d'écriture !

Recevez-vous des lettres de vos lecteurs ? Avez-vous un souvenir à nous raconter à propos d'une lettre de lecteur ?

M.R. : Oui, je reçois des lettres et des dessins. Cela me fait toujours extrêmement plaisir. Que l'on ait pris le temps de faire cela pour moi me touche sincèrement.

Un jour, j'ai reçu le courrier, accompagné d'un magnifique dessin, d'une petite fille qui venait de lire Le secret du vieux phare. Elle avait beaucoup aimé l'intrigue, ainsi que les deux jeunes héros du roman, mais me reprochait d'avoir mis trop de pluie dans cette histoire, qui se passait en Bretagne, parce tout le monde allait s'imaginer qu'il fait tout le temps mauvais dans cette région, alors que pas du tout ! Je l'ai rassurée en lui promettant que je ne recommencerai pas !


Merci Maryvonne de nous avoir livré vos secrets d’auteurs !

Pour plus d’informations, n’hésitez pas à consulter nos autres posts sur notre application et nos articles d’actualité pour connaître l’actualité avec les nouveautés et nos suggestions de lecture !

Précédent
Précédent

Bienvenue aux Éditions des Éléphants !

Suivant
Suivant

À la rencontre d’Elie Rapp, narratrice sur Lire-Lire