L’interview de Catherine de Lasa

Catherine de Lasa est une auteure généreuse ! Elle partage avec Lire-lire une vingtaine d’histoires. Merci Catherine !

Barbacloux le pirate, Fouad le berger, Kitty et les naufragés, Loïck petit mousse, Deux inconnues et bien d’autres… nous font passer du désert marocain, à un petit port breton, sans oublier un pensionnat pendant la Seconde Guerre mondiale.

Des univers bien différents mais toujours riches en enseignements. 


Voici un aperçu des textes cités et disponibles sur notre application :

 
 

Vouliez-vous devenir écrivaine quand vous étiez petite ?

C.L. : Non, je voulais être maîtresse, puis professeure de français comme ma professeure de français de cinquième que j’adorais.

Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire des livres ?

C.L. : Une bibliothécaire enthousiaste qui m’a présenté des magnifiques albums jeunesse, comme nous faisions connaissance, le jour de mon inscription à mon arrivée dans une nouvelle ville.

Mais avant de vouloir écrire des livres, j’écrivais tout le temps pour moi toute seule : des poèmes dans un petit carnet et mon journal.

Et puis je vivais à une époque sans portable. En vacances, pour rester en contact avec ses amis, on s’écrivait des lettres interminables. Une tante m’a beaucoup encouragée en me disant que mes lettres étaient très drôles.

Elle me racontait qu’elle les lisait tout haut à table à sa famille, et elle les publiait dans son journal familial. Ça me stimulait et me donnait envie d’en écrire d’autres.

Pourquoi êtes-vous devenue écrivaine pour la jeunesse ?

C.L. : Je ne sais pas pourquoi j’écris, l’écriture sort de moi toute seule, je n’y peux rien. Cela ressemble à mon fils qui emporte sa guitare partout, et en joue dès qu’il a un moment libre.

Vous souvenez-vous de vos lectures préférées quand vous étiez enfant ?

C.L. : Quand j’étais enfant, j’avais peu de livres. Je passais toutes mes vacances chez mes grands-parents à la campagne en Normandie.

Il y avait sur une étagère les livres de la comtesse de Ségur, et d’autres livres anciens. Je les sais presque par cœur tellement je les ai lus et relus.

Et puis un jour un voisin a déménagé et nous a donné toute la collection du Club des Cinq. Magnifique découverte ! Ensuite j’étais prête à me lancer dans des romans plus difficiles.

Dans vos histoires, vous inspirez-vous de votre vraie vie ? De la vie de vos proches ?

C.L. : Lors de mes vacances en Normandie, à tous les repas, mes grands-parents racontaient la guerre de 39-45 qui avait été un moment terrible de leur vie, avec le débarquement des Américains venus les délivrer des Allemands.

Quand je me suis mise à écrire des années après, je me suis rendu compte que j’écrivais sur la guerre de 39-45, en particulier dans mon livre Deux inconnues qui parle des souvenirs de ma mère à cette époque.

Il y a un très grand écrivain russe, Léon Tolstoï, qui a écrit La Guerre et la Paix qui raconte comment son pays, la Russie, a combattu les armées de Napoléon venues l’envahir.

Je pense que lui aussi avait beaucoup écouté son grand-père, un général russe, qui s’était battu contre les armées de Napoléon. Évidemment, je n’ose pas me comparer à cet extraordinaire et fabuleux écrivain, Léon Tolstoï ! 

Lequel de vos livres a eu le plus de succès ?

C.L. : Je veux aller à l’école aux éditions Nathan. Les instituteurs l’adorent parce qu’il raconte l’histoire d’une petite fille privée d’école qui se bat pour y aller.

Je l’ai écrit après avoir écouté une dame portugaise que je connaissais depuis longtemps, parce qu’elle venait chez moi pour m’aider dans les travaux de la maison. Un jour, elle m’a raconté qu’elle avait été la première de son village à savoir lire. Tous les voisins venaient la voir pour faire lire leur courrier ou remplir les papiers administratifs.

J’ai trouvé cette histoire tellement extraordinaire que j’ai voulu l’écrire. Une grande émotion, chez moi, ça produit un livre ! Ensuite j’ai longuement interviewé cette amie sur ses dures conditions de vie à la campagne au Portugal quand elle était enfant : son travail dans les champs, à la ferme, ce qu’elle mangeait. Elle n’en revenait pas : « C’est vrai ? Vous allez faire un livre avec mon histoire ? »

Recevez-vous des lettres de vos lecteurs ? 

C.L. : Oui, quelquefois je corresponds avec une classe. Cela me plaît beaucoup parce que l’écriture est un exercice solitaire. Quand on publie un texte, c’est comme si on lançait une bouteille à la mer. Qui va la trouver ? Comment va se passer cette rencontre ?

Avez-vous un souvenir à nous raconter à propos d’une lettre de lecteurs ?

C.L. : J’ai écrit Oscar et la fessée de la sorcière, l’histoire d’un enfant qui devient méchant et violent après avoir reçu une fessée. Et un jour, Alice Miller - une grande philosophe allemande - qui a beaucoup écrit sur les dégâts causés par les coups reçus pendant l’enfance, m’a téléphonée pour me féliciter.  J’étais vraiment très fière !


Un grand merci à Catherine pour cet interview et pour ses textes que vous pourrez retrouver dans notre bibliothèque numérique. À bientôt pour découvrir un autre auteur !

Pour plus d’informations, n’hésitez pas à consulter nos autres posts sur notre application et nos articles d’actualité pour connaître l’actualité avec les nouveautés et nos suggestions de lecture !

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